vendredi 28 décembre 2012

Les battements du temps


Le dernier livre de Jean-Claude Ameisen tiré de son émission radiophonique sur les épaules de Darwin sur France Inter est sorti récemment, et je l'ai emmené en vacances. Je retrouve les émissions que j'avais déjà entendues (légère frustration de déjà en connaître un peu le contenu, et puis plaisir de lire ce qui m'avait échappé et de l'avoir noir sur blanc), je découvre celles que je n'avais jamais entendues. 
Le charme de découvrir le fonctionnement du monde et du cerveau est toujours là, les passages littéraires et les innombrables citations de Quignard, Borges et les autres qui me perdent mais qui ravissent surement les lecteurs les plus littéraires ; (ce qui n'arrange pas ma tendance naturelle à sauter tous les passages en italique!). 
Enfin, la bibliographie bien détaillée, articles de recherche, livres etc qui permettent de retrouver toutes les études citées et qui flattent mon côté apprentie-chercheure.

Bref, encore un bon moment de passé au contact du livre, dématérialisé cette fois ci, mais c'est une autre histoire!

lundi 17 décembre 2012

Thèse : the (presque) end


Après un mardi ultra long, une nuit ultra courte et une arrivée à 7h20 à l'ENS, ce fut, comme dirait Cendrine, ma journée! Tout s'est bien passé, mon oral a duré 45'34 pour 45' de demandées, on jouait à guichet fermé, les questions n'étaient pas tordues, j'ai su répondre pour la plupart, pour les autres ça n'était pas dramatique, j'ai fait rire le jury et la salle, et aux alentours de 12h12.... J'étais docteur! 
La bonne nouvelle!


Maman aux galettes saucisses
La file d'attente aux galettes-saucisses

Et puis ensuite ce fut le pot, les galettes saucisses (et le "plus-de-gaz" du barbecue de l'AS), le kouign-aman dont je n'ai pas vu la couleur, le far qui s'est dérobé à moi, le bon vin de papa, les cadeaux des copins-copines... C'était vraiment bisounours-day!

Et le soir resto sympa en famille, le plaisir de voir mes grands parents profiter du moment, et le retour à la maison, à 2. 

Plaisir d'une grasse mat le lendemain, course pour le dossier de qualif, la fnac avec maman, retour au calme à l'appartement. Et puis le départ pour Paris, les 6h de route, bien le bonjour au frangin, revoir les copains parisiens, et puis l'aéroport (merci Babar), l'avion, et ... les vacances!

Pour clore le dossier, il reste à retoucher la thèse, à l'imprimer et à écrire 2 ou 3 articles, et on pourra enfin titrer pour de vrai : THE END

mardi 4 décembre 2012

Avis à la population!



Bonjour à tous,

Pour ne pas être en reste de la ronde des thèses d'automne, je vous annonce aussi ma soutenance de thèse le 12-12-12 (à ne pas confondre avec la fin du monde le 21-12-12) en salle des thèses à 10h30.

Le titre officiel c'est :
"Propriétés dynamiques de la transition de Fréedericksz et vieillissement au point critique"

Dans les faits nous parlerons un peu de vieillissement en physique statistique, beaucoup de cristaux liquides, et puis nous nous demanderons comment on fait pour avoir le bon bruit quand le système parle tout bas et qu'on veut lui demander sa température.

Et puis comme la thèse est le matin, on pourra se retrouver entre midi et 2 pour le pot, on m'annoncerait même que les galettes-saucisses bretonnes seraient de la partie...

À très bientôt donc,
Aude

Maman tient à mettre cette image en commentaire :

vendredi 23 novembre 2012

De quoi va-t-on parler?


Cette semaine, j'ai discuté avec mon directeur de thèse du contenu de la présentation orale que je ferais lors de ma soutenance. Je suis assez contente de ce à quoi nous sommes arrivés : 
  • Je commencerai par une introduction générale à la physique statistique, ce que fut la motivation de cette thèse, le chapitre correspondant ayant beaucoup plus à mes rapporteurs.
  •  Je parlerai ensuite évidemment de cristaux liquides, ce qui m'a occupée, à mon corps défendant, pendant la majeure partie de la thèse.
  •  Et puis, plutôt que de m'aventurer sur les violations du théorème de fluctuation dissipation auxquelles je n'apporte pas une contribution remarquable à mon goût, je détaillerai plutôt la complexité du traitement des données de physique statistique, quand on veut s'intéresser à des signaux dont les fluctuations sont quatre ordres de grandeurs plus petites que le signal moyen. Il s'agit en effet de la principale difficulté de ce travail qui est très difficile à percevoir avant d'avoir les mains dans le cambouis. 
  • Reste à voir ce que j'aurais encore la place de dire, peut être un peu de FDT, peut être un peu d'images... Mais surtout les perspectives!

Maintenant il me reste à corriger les coquilles du manuscrit, à commencer les slides, à répéter, à re répéter, à me convaincre de la pertinence et de l'intérêt de ce que je vais présenter, et puis il sera l'heure... En parallèle, il faut évidemment que je ne néglige pas mes petits élèves!

mercredi 21 novembre 2012

Baume au coeur...

- Madame, c'est vous qui encadrez les TPs la semaine prochaine? 

- Oui pourquoi? Euh...  par contre j'aurais toujours le groupe de 14h15, pas celui de 13h30

- Oh non, ça veut dire que nous on vous aura jamais...

vendredi 16 novembre 2012

Autorisée à soutenir.

ça n'a l'air de rien comme ça.... Mais c'est un peu rassurant quand même! J'ai reçu aujourd'hui le deuxième pré-rapport des rapporteurs. Le pré-rapport, c'est un résumé de ma thèse en 2 pages et demi, avec quelques critiques, sur le fond et parfois la forme, et quelques compliments pour justifier l'autorisation de soutenance, mais pas trop, parce que ça n'est pas non plus la thèse du siècle! 

Bref, alors voilà. Maintenant il faut que je me replonge dans ma thèse, que je la relise à l'aune de leurs remarques, que je corrige le manuscrit pour le déposer à la bibliothèque, étouça... 

Bref, fini la rigolade, on ré attaque les choses sérieuses. Et ensuite ça sera...
La carotte au bout du bâton...

Réunion avec les IPR

Aujourd'hui, c'était la présentation des nouveaux programmes du lycée par les IPR de l'académie aux acteurs qui le souhaitaient.
Jusqu'à présent je n'ai entendu que des critiques de ces nouveaux programmes, par certains représentants des enseignants et par tous les enseignants du supérieur. 

Ce que j'en retiens : 

  • Le but de la réforme : 
    • que les élèves choisissent mieux/plus vite leur voie, qu'ils redoublent moins car ça coute cher. 
    • Que les élèves qui vont en sciences aient envie de continuer en sciences avec un objectif de 50% d'une classe d'âge diplômée du supérieur
    • Et pour ça, comme les maths ça fait peur, et bien on fait de la physique avec les mains, à l'anglo-saxonne. 
    • Pour les faire rêver, on voit de la physique moderne dès la première et plus d'électricité. 
  • Mon avis : 
    • On dirait le cours idéal de sciences pour les séries littéraires et économiques
    •  C'est vraiment dommage d'avoir fait l'impasse sur les outils mathématiques, ce qui était une spécificité française
    • Ca donnera peut être effectivement envie aux élèves de continuer en physique, et la première année dans le supérieur sera d'autant plus difficile!
    • D'un point de vue pédagogie, il y a quand même une priorité mise à l'élève acteur de son apprentissage, ce qui semble pas mal
    • Je suis étonnée par l'importance donnée à la Pédagogie Par Objectif, qui ne me semblait pas faire l'unanimité dans les ouvrages de didactique... 
 Affaire à suivre

vendredi 9 novembre 2012

L'oral... et l'attitude des examinateurs

Le tableau noir...
Passer à l'oral... Pour moi, ça a toujours été un bon moment : autant je détestais travailler des exos à l'écrit dans mon coin, autant j'ai toujours adoré passer à l'oral, avoir un retour en direct sur mes connaissances, l’interactivité avec l'enseignant, se battre aux questions, défendre son point de vue... Pour ma thèse je suis un peu stressée, mais pas par la situation d'oral, plutôt parce que je ne suis pas convaincue de l'adéquation de mon sujet de thèse avec les membres de mon jury, mais c'est une autre histoire. 

L'autre jour c'était l'épreuve de contrôle continu en physique pour mes M1. Ils avaient une demi-heure pour plancher sur une question de cours et un exo et puis une demi-heure à l'oral.
Il y a eu celui qui tremblotte un peu, celle qui est très à l'aise, celui qui parle tout bas, celle qui ne fait pas la différence entre le langage courant voir familier et le langage que l'on doit utiliser à un concours (on ne dit pas notre ressort ;) ), tous les autres,      ...     et puis celles qui ne sont pas venues ...  parce qu'elles ont paniqué à l'idée de passer à l'oral. 
 Pourquoi? Ca n'est jamais simple de trouver une vraie raison, pour l'une il s'agit d'une phobie ancienne qui était passée mais qui est revenue après son passage à l'oral en TP avec le professeur moustache. Et puis l'autre? Je ne sais pas, mais mardi elle est aussi passée à l'oral en TP avec le professeur moustache. 

Le professeur moustache sur lequel elles avaient une chance sur 3 de passer à l'oral ce matin là.Il n'est pas méchant le professeur moustache, il a même plutôt un bon fond. Mais il est un peu stressé, un peu pas assez sur de lui, alors il pose les questions de façon dure, un peu cassante, un peu distant et froid. Les étudiants ils le trouvent fort, et puis compétent, et puis impliqué, c'est bien tout ça, mais pour la plupart, ils en ont aussi un peu peur, voir beaucoup. Et ça, je trouve que c'est vraiment dommage.

Alors finalement elles rattraperont leur contrôle continu avec moi, la gentille. Parce que moi, j'essaie de les mettre dans des conditions hyper positives, je passe mon temps à dire que c'est bien, pas gratuitement, mais quand au milieu du flot de bêtise l'étudiant me dit quelque chose de juste, je le souligne à chaque fois. J'essaie d'avoir une attitude hyper positive, hyper encourageante, de les porter pour qu'ils me donnent le meilleur de ce qu'ils savent. Ensuite, je jugerai et je noterai. Si il faut mettre moins de la moyenne, je le ferai. Si il faut mettre 20, je n'hésiterai pas non plus. Mais pendant l'oral, j'aurais fait en sorte qu'ils passent un bon moment, qu'ils prennent confiance en eux, qu'ils haussent la voix... Et je crois que c'est mon travail avec les chevaux et leurs humains qui m'a fait vraiment prendre confiance de tout ça, et du lien avec la confiance en soi.

 Je ne suis absolument pas convaincue par cette théorie. Et je ne vois aucun argument qui puisse tenir pour être dur avec un étudiant, peut être est ce vrai dans une classe très compliquée... Et je n'en suis même pas convaincue. 

Au contraire, en évaluation je cherche à mettre l'étudiant dans les meilleures conditions possibles pour qu'il puisse au mieux mobiliser ses connaissances.C'est ce sentiment d'empathie et d'aide que j'avais adoré quand j'avais passé les oraux de l'ENS.


Mais ils vont continuer encore longtemps...?


La journée consacrée à Sigmund Freud sur france inter... C'est vraiment trop long... 

jeudi 1 novembre 2012

Le sens des rayons lumineux

S'il parait évident que les rayons lumineux sont émis par une source lumineuse et entrent dans nos yeux, il semble moins évident que les objets quelconques émettent eux aussi des rayons lumineux. En effet,  l'histoire de la physique a mis plus d'un millénaire à se convaincre que les yeux n'émettaient pas de rayons lumineux, ne touchaient pas les objets, chez les enfants, il s'agit d'une conception qui reste ancrée assez tard. Cette conception affleure dans certaines de nos expressions (fusiller du regard, regard perçant), l'acte de regarder nous rendant actif et non passif. Vous vous souvenez peut être d'ailleurs de l'époque où vous pensiez que les rayons lumineux sortaient des yeux?


Chez les grands, cette conception a apparemment disparu. Tous mes étudiants me répondront qu'ils savent évidemment que les rayons partent des objets et que l'on parle alors de sources lumineuses secondaires (ce qui n'est pas évident à faire comprendre aux enfants du primaire). Mais au travers d'un exercice sur les lois de la réfraction, j'ai pu retrouver cette conception enfouie chez certains étudiants, elle agissait alors comme un obstacle à la compréhension de l'exercice. Je pense que connaître au préalable l'existence de cet obstacle m'a permis de repérer la source de la difficulté et d'aider l'étudiant à raisonner sur cet exercice. 

L'exercice en question :

On considère un amateur de poisson dans un sous marin rempli d'air observant un joli petit poisson nageant dans l'eau. 
  1. Le poisson peut il se cacher du sous-marinier?
  2. Le sous-marinier peut-il se cacher du poisson? 
  3. Est-ce choquant que l'un puisse se cacher de l'autre mais que la réciproque ne soit pas vraie?
Pour répondre à cet exercice, il faut se demander la marche des rayons lumineux quand l'homme voit le poisson (et chercher les conditions de réfraction limite/réflexion totale). Pour cela on dit : 
Quand l'homme regarde le poisson, les rayons vont.... 

... 

du poisson à l'homme, donc de l'eau à l'air, donc le rayon s'écarte de la normale, donc il existe un angle de réflexion totale.

Et chez certains étudiants, spontanément, les rayons vont de l'air dans l'eau... évidemment quand on pointe le doigt sur le problème ils réalisent de suite, mais cette conception encore un peu enfouie s'est révélée ici un vrai obstacle à leur compréhension du problème...

mercredi 31 octobre 2012

Correction type concours

J'enseigne en prépa capes, et bien que la formation soit masterisée, l'UE (Unité d'Enseignement, rien à voir avec l'Union Européenne, même si c'est un peu à cause d'elle tout ça...) préparation aux écrits est notée type concours, ce qui est assez différent de la notation que l'on a pu connaître au lycée ou à la fac, si on n'a jamais passé ou préparé de concours. Petite explication :
  • À l'école, le but de l'évaluation est de voir si vous avez compris (ok, c'est un peu pompeux, si vous savez recracher ce que l'enseignant attend de vous) le contenu du cours. L'idée est de mettre 20 à celui qui a tout compris, 0 à celui qui n'a rien fichu, la moyenne à celui qui ne connait que les bases nécessaires à la survie dans la matière et qui n'a compris aucun raffinement... Et on module pour explorer théoriquement toutes les notes entre 0 et 20. Mais si tout le monde a compris, (interro de cours par exemple), et bien toutes les notes peuvent être comprises entre 16 et 20!
    (Je reviendrais un jour sur le traumatisme de mon prof de bio qui refusait de mettre 20 sous prétexte que la perfection n'était pas de ce monde... ce qui ne montrait pas une grande compréhension de l'évaluation!)

    L'épreuve est donc notée sur 20 points, à vous de les récupérer!
  • À l'inverse, dans un concours, le but du jeu est de classer les candidats, et de ne pas avoir d'ex aequos, en tous cas le moins possible. Il faut donc 
    • étaler les notes
    • Faire en sorte qu'il y ait suffisamment de questions (longueur), et des questions suffisamment difficiles, pour que les meilleurs ne se retrouvent pas désœuvrés en fin d'épreuve et qu'on ne puisse pas les classer
    • Il faut qu'il y ait aussi suffisamment de questions faciles pour que l'on puisse classer les moins bons aussi.
    Quand je prépare une telle épreuve je cherche donc à combiner plusieurs exos dont un facile et un plus difficile. Je note sur beaucoup beaucoup plus que 20 points. En fait sur une épreuve que je pose, il y a au moins150 points à prendre en tout. Je corrige et note ensuite toutes les copies exo par exo (c'est plus facile d'avoir ainsi la correction en terme de points en tête) en ajoutant les points sans me soucier du total que ça fait, et au fur et à mesure, je vois combien ont les bonnes copies, et les moins bonnes. Ce que je ne pouvais pas vraiment prévoir à l'avance.
    Je regarde ensuite la note max obtenue sur chacun des exos, et je décide alors de noter cette exo sur cette note max (dans la dernière épreuve : 67,5 pour l'exo difficile, 33 pour l'exo facile). Je somme ensuite les notes max (ça me fait une note autour de 100) et je somme les points de chaque élève, que je ramène à 20 par un produit en croix
    De cette manière, sur les deux dernières épreuves, sans réfléchir davantage j'ai eu :
    • Une moyenne autour de 11/20
    • Un max entre 18 et 19,5/20
    • Un min autour de 5/20
Au final, plus il y a un bon élève dans la classe, plus les notes des moins bons sont basses. Ce qui explique les notes cata que l'on trouve souvent en classe prépa. Plus la classe est homogène, plus les notes sont bonnes, et moins étalées, il faut donc avoir des questions qui trient, ce qui est le cas des épreuves bien faites (questions qualitatives, schémas, questions calculatoires...)

jeudi 25 octobre 2012

L'oeil en kit-magnétique

Kit œil magnétique
Voilà le magnifique kit pour expliquer l’œil à nos bambins. On voit la cornée à gauche, la place pour mettre une lentille convergente qui va servir de cristallin et au fond la rétine. 
Schéma détaillé de l’œil

On utilise ce kit (qui vaut une centaine d'€ quand même) pour illustrer le fonctionnement de l’œil, et ce matin j'assistais à une présentation de l’œil et de ses défauts par mes élèves, et ... ils n'avaient pas franchement tout compris. C'est une erreur de ma part, ça n'est pas un sujet facile à appréhender, j'aurais du le traiter au préalable en cours, mais je n'ai pas eu le temps ; le cristallin qui change de distance focale leur pose un vrai problème conceptuel, ainsi que le fait qu'il faille changer de distance focale si on veut faire l'image d'un objet à une distance différente, en gardant la distance cristallin-rétine constante. En fait, même avec une lentille et un écran, ça n'est pas facile à comprendre pour eux, alors même évidemment qu'ils maîtrisent tous les relations de Descartes.

Voir un objet à l'infini

Donc avec ce kit on a plusieurs lentilles convergentes. Celle de distance focale intermédiaire représente le cristallin au repos, sa distance focale est égale à la profondeur de l’œil, ce qui veut dire que l'image d'un objet à l'infini se forme à la surface du fond de l’œil, c'est à dire sur la lentille.
On utilise avec ce kit un laser multi-faisceau qui permet de visualiser les rayons provenant de l'infini, c'est à dire d'un objet situé à l'infini sur l'axe optique. Donc avec la lentille du cristallin au repos, on forme une image sur la rétine, située au fond de l’œil.
Ce kit illustre donc très bien l’œil au repos, c'est à dire en train de regarder des objets à l'infini. Jusque là, notre binôme avait tout compris, c'est ensuite que ça se corse. Par contre, pour certains élèves, l'oeil au repos est celui quand on a le regard dans le vague, pas celui quand on regarde le ciel. C'est en effet une notion difficile à sentir, car on ne commande pas consciemment le muscle qui plie le cristallin ; du coup un de mes élèves (et surement d'autres) a confondu cette action avec celle de plisser les yeux. 

Voir un objet à distance finie :

Si on parle de l’œil, on parle nécessairement de Punctum proximum, c'est à dire du point le plus proche de l’œil que l'on peut voir net. Cela signifie accessoirement que l'on ne voit pas net uniquement les objets situés à l'infini. Donc on voit net des objets situés à une distance finie, et pour cela, 2 hypothèses s'offrent à nous (cette nécessité de changer quelque chose ne semble pas totalement naturel chez un certain nombre de mes élèves pour qui le foyer, image ou objet, est un lieu magique) : 
  • Ou l'on modifie la taille de l’œil, c'est à dire la distance cristallin-rétine
  • Ou l'on modifie la vergence du cristallin (c'est à dire sa distance focale, c'est à dire sa capacité à faire converger les rayons lumineux)

C'est évident si l'on se souvient de la formule de conjugaison pour les lentilles qui relie la distance objet-lentille, lentille-image et la distance focale. Si on change un terme de l'équation, pour garder l'équation vraie, il faut nécessairement changer un autre terme dans l'équation : 
Relation de conjugaison de Descartes
pour les lentilles

Donc si on diminue OA (distance objet-cristallin), alors où il faut diminuer aussi OA', ou il faut diminuer f'. 

Et là, ça ne s'invente pas, c'est la vergence du cristallin qui change, et non la taille de l’œil. En fait l’œil est un organe qui ne grandit quasiment pas entre la naissance et l'âge adulte, enfin de quelques millimètres sur le centimètre qu'il occupe au final.  Et cette modification de la vergence se fait au moyen d'un muscle en forme d'anneau, situé autour du cristallin et qui peut en le comprimant le rendre plus courbé.

Donc pour illustrer ça avec le laser multi-faisceaux, il faut commencer par créer un objet sur l'axe optique avec une lentille convergente, puis mettre une lentille plus convergente que le cristallin de base sur l’œil du tableau, et voir à quelle distance doit être l'objet de l’œil pour qu'il apparaisse net sur la rétine (c'est à dire que les rayons issus du point objet se croisent au niveau de la rétine). 

Évidemment, ça, il faut l'avoir vu au moins une fois, car les élèves eux, spontanément, n'utilisent la laser-box que comme un générateur d'objet à l'infini. Bon, je l'avais montré en cours, mais pas sur l'exemple de l’œil, et surement pas en insistant assez...

Myopie : 

L’œil myope, c'est un œil trop long par rapport à la distance focale de son cristallin. Le cristallin du myope est en fait le même que celui de la personne qui voit bien, seulement son œil a grandi plus qu'il ne le devrait, et il est donc désormais trop long. Je pense donc que c'est une très mauvaise idée que d'illustrer l’œil du myope en prenant le même dessin d’œil et en changeant la distance focale de la lentille qui sert de cristallin. Au contraire, il vaut mieux dessiner un nouvel œil plus long et garder la même lentille. Cet œil fait ainsi, sans accommoder, l'image nette d'un objet situé à une distance finie, appelée Punctum remotum.
L'oeil myope voit net au repos à une distance finie = Punctum Remotum
Si l'oeil myope regarde à l'infini, ce que l'on voit sur la rétine est flou car l'image s'est formée en amont comme on peut le voir sur le dessin ci-dessous : 


Pour corriger la myopie, on met une lentille divergente devant l'oeil. On peut comprendre ça de 2 façons :
  1. En se souvenant du théorème des lentilles minces en série : on a alors une lentille convergente moins convergente, c'est à dire de distance focale plus élevée
  2. En comprenant que la lentille divergente fait de l'objet à l'infini une image virtuelle à distance finie, inférieure au Punctum Rémotum du myope, que celui ci peut voir en utilisant son cristallin. 


Voilà je pense une meilleure façon de présenter l’œil, et je regrette que Jeulin n'ait pas eu la riche idée d'ajouter le dessin de l’œil myope et de l’œil hypermétrope à son kit...

Quant à moi, je pense prévoir une séance pédagogique type situation-problème sur ce sujet pour l'an prochain. Je ne pensais pas que c'était à ce point révélateur des questions de formation des images en optique...

mardi 23 octobre 2012

Lecture : un projet pour enseigner par situations-problèmes

Gérard de Vecchi
Il s'agit d'un petit livre qui est très vite lu sur... les situations problèmes pour les classes du primaires. On y trouve le détail de certaines situations ainsi qu'un certain nombre de réflexions intéressantes quant à la manière de mener une telle séquence de cours.

Lecture : une banque de situations-problèmes

Gérard de Vecchi
Dans les ouvrages recommandés sur les situations problèmes, j'ai choisi de commencer par celui-là dans le but de voir si certaines situations pouvaient s'adapter rapidement à ce que j'enseigne actuellement. Peine perdue, ça ne traite pas du tout d'optique, le cours que je donne actuellement, ni du niveau auquel j'enseigne : post bac, ou a minima lycée. Et oui, ma grande déception tient à ce que la plupart des ouvrages/réflexions de didactique portent sur l'enseignement primaire ou au mieux, sur le collège...

Que trouve-t-on dans ce livre donc? Et bien une liste de situations-problèmes un peu détaillées, qui doivent être parfaites pour un enseignant du primaire. Pour mes élèves, je trouve ça un peu light.

Spoiler:
{ Thèmes abordés en physique :
  • Les différents états de la matière
    • Voir la vapeur d'eau? 
    • Température de la glace?
    • Rosée en l'absence de pluie
    • Ventilateur qui rafraichit
    • Bougie
  • Dissolution et diffusion
    • dissolution du sel, sursaturation en sel
    •  la pluie devrait être salée
  • Masse, volume et pesées
    • le kilo de plume et le kg de pb
  • Flotte, coule
    • Bateau en béton peut flotter? 
    • Lancer une pierre dans l'eau et faire baisser le niveau du lac? 
  • Température, chaleur, énergie
    • Isolants chaud et conducteurs froids
    • Machine qui marche toute seule (2d principe de la thermo)
  • Leviers
  • Electricité
    • Circuit électrique à un seul fil 
    • construire une queue de cochon
  • Aire, pression, pesanteur
    • Poids de la bouteille vide
    • En chaussant des skis on devient plus léger
    • feuille de journal qu'on ne peut pas soulever
  • Astronomie
    • Automne / 2 hivers et 2 étés
    • Mesure d'une ombre, mouvement du soleil
    •  Photographier le passé
  • Chimie
}

Situations problèmes : l'image de Mickey

L'une des premières choses qui m'a parlé quand je me suis intéressée à la didactique, ce sont les conceptions naïves et les situations problèmes. Je vais illustrer sur un exemple que je trouve parlant : l'image de Mickey et la demi-lentille. 
Mickey a été croisé avec un chat...
Voilà la situation : 

Avec une lentille convergente, on fait l'image de mickey sur un écran. Qu'observe-t-on si on cache la moitié gauche de la lentille? 
  1. On observe la moitié gauche de Mickey (côté sans la queue)
  2. On observe la moitié droite de Mickey (côté avec la queue)
  3. On observe le même Mickey qu'avant
  4. On n'observe plus de Mickey 
J'ai posé cette question à mes élèves de prépa capes de physique-chimie le jour de leur rentrée, et j'ai eu une réponse plate : 25% de la promo a choisi la réponse 1, 25% la 2, 25% la réponse 3, et évidemment 25% la réponse 4. Si je pose cette question à des étudiants en thèse de physique qui ne font plus d'optique depuis plusieurs années, les réponses sont un poil meilleures.

La bonne réponse est la réponse 3. 

Pour répondre que l'on voit toujours le même Mickey (juste un peu moins lumineux), il faut avoir bien compris plusieurs choses : 
  • De tout point de l'objet partent des rayons dans toutes les directions
  • Tous les rayons partant du chat-souris sont triés par la lentille pour former l'image sur l'écran, l'image ne se propage pas en bloc (conception des images-écorces de Lucrèce) 
  • Donc il reste toujours suffisamment de rayons qui traversent la lentille pour faire l'image du chat-souris sur l'écran. 
C'est à dire qu'il faut que l'enseignement de la physique ait au préalable permis de remettre en cause certaines conceptions de l'apprenant, et pour ça l'enseignement : définition - propriété - théorème - exo d'application ne permet pas toujours d'atteindre le but recherché.  L’ingénierie didactique a donc développé un certain nombre de situations-problèmes permettant de mettre en défaut les conceptions naïves identifiées par la communauté de la didactique chez les apprenants d'une discipline (ici les élèves apprenant la physique) en les confrontant à certaines situations dans lesquelles elles ne sont plus effectives. 

Ce que je présente là me semble un peu en deçà de ce qui est réellement une situation problème dans la littérature didactique, mais pour le moment c'est ce que j'ai compris et que j'utilise.  J'aime bien le côté QCM pour faire sortir les conceptions naïves.

J'ai utilisé quelques autres situations didactiques trouvées dans la littérature (Image sur un écran : que se passe-t-il quand on enlève la lentille? ), et puis j'en ai conçu quelques autres, parfois à mon insu (le rétroprojecteur et les images virtuelles).

vendredi 5 octobre 2012

Manuscrit déposé... Enfin

Et voilà une bonne chose de faite, ce fichu manuscrit est enfin parti par les voies du net direction les membres de mon jury... Il me reste à en imprimer une version couleur pour chacun, et à croiser les doigts pour qu'ils n'en trouvent pas la lecture trop désagréable...

Et puis il faudra finir le premier article.

Et puis il faudra préparer la soutenance.

Et puis il faudra s'investir un peu dans les articles suivants.

Et puis il faudra soutenir devant un jury d'huiles.

Et puis un jour, un jour ça sera fini!

jeudi 4 octobre 2012

Avis de soutenance

Extrait du super PhD comics!

Oyez oyez braves gens, je soutiens ma thèse le 12/12/12, un tout petit peu avant la fin du monde à 10h30...

Le titre de ma thèse?

Propriétés dynamiques de la transition de Fréedericksz et vieillissement au point critique


Si ça vous dit, vous pouvez venir, enfin, surtout au pot qui suivra entre midi et 2, c'est ce qui sera le plus intéressant!

lundi 1 octobre 2012

C'est quoi le but des TPs?

Goniomètre avec prisme
 Oui, parce que quand j’encadre une séance de TP, je me demande parfois où l’on va, qu’avait dans la tête celui qui a rédigé l’énoncé du TP, quelle est la place de ce TP dans le curriculum de telle ou telle formation… J’ai récemment posé cette question au responsable de l’UE dans laquelle j’interviens, sa réponse fut assez déroutante :
 
Les objectifs visés des TPs : être solide sur les bases via la pratique expérimentale en particulier donc.  Autrement dit, ceux qui sont à l’aise avec le formalisme sont invités à adopter résolument une démarche expérimentale. Inversement, ceux qui ne sont pas à l’aise avec le formalisme, sont invités à comprendre les lois étudiées à partir d’une démarche expérimentale, tant la pratique expérimentale sera essentielle pour la compréhension de leurs futurs élèves !

Si on lit les programmes et la mode actuelle, on doit faire pratiquer la démarche expérimentale aux élèves. Dans les BO, la signification de la démarche expérimentale est claire, dans la réponse ci-dessus, ça me semble être très proche de la simple manipulation. Bref, ça veut dire qu’on doit toujours les faire se comporter en apprenti-chercheurs qui observent des phénomènes, se questionnent, proposent des hypothèses, mettent en œuvre un protocole pour vérifier leurs hypothèses, confrontent les résultats à leurs hypothèses, concluent ou en proposent de nouvelles. Bon, on aura compris, il ne faut surtout pas que l’étudiant ait un énoncé clé en main parce que c’est mal, d’autant plus qu’en général, c’est ce dont ils sont demandeurs, nos étudiants fainéants qui n’ont rien compris alors que nous si.
Donc on fait quoi ? Et bien on propose à nos étudiants un énoncé très succinct, voir complètement vide, avec une liste du matos, une liste de proposition d’expérience et une bibliographie et on se dit : bah voilà, hip hop c’est fait, ils n’auront pas d’autre choix que de pratiquer une démarche expérimentale. Je pense qu’on est là dans un simulacre de situation adidactique (en rapport avec les théories de type constructivistes à la Brousseau dans laquelle l’élève en se confrontant au milieu va développer des connaissances (déjà ça c’est pas gagné), mais en plus va poursuivre une démarche d’investigation).
Et qu’est-ce qu’il se passe en pratique pendant la séance ? Et bien nos étudiants sont bien sages, ils vont chercher la biblio qu’on a donnée, qui est remplie de protocoles ultra détaillés (prendre une résistance de 52 W, brancher en série un condensateur…) sans justification du choix des composants qu’ils vont suivre à la lettre, en cherchant de manière très artificielle à faire un calcul d’erreur à la fin, car on leur a dit que sans ça en physique, point de salut !
Bref, on prépare nos élèves pour le concours du CAPES, dans ce cadre leur apprendre à chercher dans des livres les monstrations qu’ils peuvent faire dans le cadre des montages qu’ils auront à présenter à l’oral peut se justifier. Dans cette optique, ils choisissent quelques manips qu’ils bachotent, et en ça ils préparent l’épreuve de montage du CAPES de physique-chimie.
Mais ce faisant on ne forme pas vraiment nos futurs enseignants. En particulier, prenons l’exemple du TP sur les lentilles et la formation des images. On va leur demander de mesurer des distances focales, des grandissements lors de montage à une ou 2 lentilles. Sur leur compte-rendu, on trouvera la copie du protocole du Duffait, leurs mesures, leurs barres d’erreurs dont ils ne comprennent pas le sens ni la raison d’être. 

Alors on fait quoi ? À court terme en ce qui me concerne, pas grand-chose, car je ne veux pas froisser le reste de l’équipe enseignante. Du coup je vais profiter de cette année pour réfléchir petit à petit à comment concevoir 4 séquences de TP (2 en M1, et 2 en M2) pour amener nos étudiants à préparer le concours du CAPES et à devenir des bons physiciens et des bons enseignants. Je proposerais ça au compte-gouttes au reste de l’équipe et on verra si on peut en tirer quelque chose.

L’exemple de l’ENS Lyon : Tout n’est pas bon à l’ENS, ça c’est le moins qu’on puisse dire. Cependant je dois reconnaître la qualité de la démarche de l’UE de physique expérimentale en L3, que je trouve innovante. Cette UE est découpée en plusieurs cycles :
  1. TPs d’introduction : il s’agit de TP à protocoles détaillés dont le but est la découverte et la prise en main du matériel disponible à l’ENS ainsi que la remobilisation des connaissances déjà vu en L1 et L2. 
  2.  Mini-projets : il s’agit de TPs portant sur l’étude d’un phénomène physique sur 3 séances de 4h que les étudiants ont vu, ou pas, en cours. L’énoncé est assez succinct, quelques idées de manipulations, cependant en général, il n’est pas évident de trouver un protocole tout fait qui soit réalisable au labo. On demande ensuite aux élèves de présenter leurs résultats comme ils le feraient à l’issue d’un stage. Il faut noter que les enseignants n’attendent absolument pas une réponse type à chacun des TPs, plusieurs mesures sont faisables, ce sont les étudiants qui choisissent, et du moment que c’est bien fait tout est recevable. C’est peut être cette partie-là qui est encore discutable pédagogiquement, car la ligne des énoncés n’est pas très claire et les différents mini-projets sont très inégaux. 
  3.  Les projets qui se déroulent sur 6 séances de 4h. Les élèves choisissent eux-mêmes le phénomène qu’ils souhaitent étudier (en général un travail de recherche déjà publié, une article d’AJP…), ils ont à leur disposition tout le matériel disponible en enseignement au département de physique, ils proposent leurs protocoles… L’évaluation se fait avec un rapport écrit et une soutenance orale.
Au master enseignement, il ne s'agit pas de former des chercheurs, cependant je pense qu'il faut repenser toute l'organisation des 4 modules de physique expérimentale. ... Post à venir sur le sujet!

lundi 24 septembre 2012

Légendes urbaines!



Il y a une légende qui veut qu'un chercheur qui réfère un autre chercheur, ou pire qui rapporte une thèse, fasse une jaunisse si ses articles ne sont pas cités dans le travail qu'il a à référer. 



...



Il m'aura fallu attendre la fin de ma troisième année de thèse pour découvrir la triste véracité de cette légende, encore valable quand le dit chercheur est mondialement reconnu et est à l'avant-veille de prendre sa retraite!

Un M2 de plus

Comme je m'ennuie un peu en cette rentrée, que je me lève à 6h tous les matins et que ça ne suffit pas à abattre la pile des dossiers urgents, je me suis lancée dans l'aventure d'un deuxième M2 (oui, j'en ai déjà un répondant au doux nom de Physique : concepts et application). Mais comme j'entends déjà maman râler, je vous rassure tout de suite, comme je suis quelqu'un de très raisonnable, je vais prendre 2 ans pour valider ce master. 

Au programme :
  • Histoire et philosophie des sciences
  • Didactique des sciences
  • Sciences et sociétés : comprendre et communiquer les questions socialement vives
  • Méthodologie de la recherche en didactique
  • Didactique de la physique
  • Anglais (pour passer un diplôme d'anglais niveau B2 nécessaire à la validation du master)
  • Stage de recherche et mémoire
En vert ce que je fais cette année, sachant que je compte faire le mémoire sur 2 ans. La difficulté est que j'ai beaucoup de cours/TP qui sont sur les heures d'enseignement de ce master, il faudra donc qu'avec les power-point des intervenants je me fasse ma sauce...

Sur le blog, je vais essayer de tenir à jour quelques petites notes pour partager ce que j'apprends!

mardi 4 septembre 2012

Limonov - Le roman


Tom est fan de Russie, j'avais entendu une interview de Carrère à FI et j'avais trouvé le personnage de Limonov très jamebondesque. J'ai donc acheté le livre écrit par Emmanuel Carrère à Thomas à la dernière rentrée littéraire. 

Et puis cet été on fait 8h de voiture, il faut bien choisir quelques romans. Je choisis donc ce Limonov qui a en plus eu le prix Renaudot cette année.

Drôle d'expérience que ce livre : 
  • ça n'est pas seulement le récit de la vie de Limonov, récit déjà décrit au fil des livres du-dit Limonov. Ce texte a donc un petit côté compile : le meilleur de Limonov, d'autant plus que l'auteur n'a pas cotoyé tant que ça le héros dont il brosse le portrait. Mais l'essentiel n'est pas là, le but de ce livre ne semble en fait pas être le récit de la vie de Limonov.
  • ça n'est pas non plus seulement un prétexte pour nous faire revisiter toute l'histoire de Russie, même si cet aspect est très bien traité, on se laisse en effet croire que l'on a compris l'âme russe, qui remplace le rap par la poésie, qui gaspille le gaz offert par le parti, qui boit 3 jours d'affilée, qui a honte de son passé, et encore plus honte d'avoir honte de son passé et rêve de fierté nationale retrouvée... 
  • c'est surtout une réflexion sur ce qui meut certains hommes, l'auteur ( E. Carrère), Limonov, et tous les anciens enfants lecteurs de livres d'aventure, de livres où des quidams, d'une intelligence supérieure, finissent comme des héros... Le fait est que la plupart de ces anciens enfants comprennent un jour la naïveté de cette envie d'écraser les autres, de se battre pour être le premier, le meilleur, celui que l'on reconnait, et se contentent de ce qu'ils ont et jouissent de leur vie posée, sécurisée au contact de proches, d'une famille, en continuant à rêver d'aventure au côté de ceux qui continuent à courir l'aventure, en quête d'on ne sait quelle reconnaissance, de quelle volonté d'être le premier, le meilleur, le plus reconnu... On retrouve je pense ces caractères parmi ceux qui veulent se distinguer par leur réflexions, par leur qualités physiques, par leur beauté, ou que sais-je, enfin par tous les compétiteurs...
    Mais quelle est la meilleure place? Celle qui forge les sportifs de haut niveau, les intellectuels, les carriéristes (sans mauvais jeu de mot), tels Julien Sorel dans le Rouge et le Noir? Ou ceux qui profitent d'une vie simple, sans lauriers ni adrénaline, mais sans stress, sans compétition, tels Candide qui cultive son jardin...?
    On retrouve un peu les deux personnages Narcisse et Goldmund qui m'avaient beaucoup fait réfléchir plus jeune. Mais Hesse ne raconte pas la frustration de celui qui veut courir le monde et qui n'y parvient pas, comme Limonov qui végète dans un parti auquel il ne croit pas trop, icône d'une bande de jeunes, maigre consolation des rêves après lesquels il a couru. Pour un héros, combien de vies gâchées par la frustration?
Au final, je trouve qu'il s'agit plutôt d'un livre plutôt sur l'introspection de l'auteur quand il découvre la carrière de Limonov qu'il avait côtoyé lors de ses jeunes années. J'ai trouvé beaucoup de résonances à cette lecture dans ma propre introspection pendant ces 8 heures de clio à traverser la France.

dimanche 8 juillet 2012

Les savanturiers... et Cédric Villani

J'écoute France Inter... Et j'adore cette émission...
Surtout aujourd'hui... :)
 Vous pouvez retrouver les émissions ici : 


Mathématicien et communicant...
Au bon sens du terme
Et en plus sur la photo, c'est de la physique derrière ;)


vendredi 22 juin 2012

vendredi 15 juin 2012

Illustrator Trick

Et voilà la figure finie!

Bon, en pleine période de rédaction de thèse, je bidouille sur Illustrator... Ce que j'aime bien faire sur mes figures matlab que j'ai sauvées en .eps, c'est rajouter des symboles sur les courbes déjà existantes. Bon, vous allez me dire que normalement on fait ça directement en Matlab, oui, certes, mais quand on un plot avec beaucoup beaucoup beaucoup de points, pour que ça soit joli, il faut échantillonner, donc il faut échantillonner l'abcisse, l'ordonnée, retracer la figure, étouça...

Bref, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?!!

Étape 1 : Donc pour commencer, on cherche dans les calques (layers en anglais) la courbe sur laquelle on veut mettre les jolis symboles 
Étape 2 : On clique juste sur clipping, et on le supprime (au passage ça évite que quand on clique n'importe où sur la figure, ça sélectionne toutes les courbes qui trainent dans le coin)

Étape 3 : Il faut transformer le compound path en un path tout simple. Pour ça on commence par sélectionner le compound path, puis aller dans object<compound path<release, ce qui va nous créer plein de petits paths dans un groupe
Étape 4 : On va transformer tout ces petits paths en 1 path en faisant : object<path<join. On termine l'opération en dupliquant la courbe obtenue par un ctrl+c suivi de ctrl+f

Étape 5 : On va créer le blend (ça c'est bien expliqué dans tous les tutoriels classiques). C'est à dire qu'on choisit le symbole que l'on veut mettre, on en crée 2. Dans Object<blend<options, on choisit steps et on choisit le nombre de symbole que l'on va vouloir mettre sur sa courbe.
Puis on sélectionne les 2 objets identiques et puis on va dans object<blend<make, et le tour est joué, on a 20 cercles accolés

Étape 6 : il ne nous reste plus qu'à mettre nos cercles sur notre courbe en sélectionnant le blend et le path et utilisant la commande replace spine (qui ne marche qu'avec un path, pas avec un compound path... grrrr!)

jeudi 10 mai 2012

Première lecture : quelques réflexions sur l'enseignement des sciences

Dereck Hodson

Le premier article que j'ai lu est un article de D. Hodson, qui était chercheur à l'OISE (au Canada) jusqu'en 2008, intitulé : What count as good science education? C'est article assez simple à lire fait une sorte de bilan des bonnes pratiques de l'enseignement des science. Pour cela l'équipe enseignante doit construire/penser un curriculum décrivant : 
  • but de l'enseignement des sciences qui va être proposé
    • Sélectionner et former des futurs ingénieurs?
    • Apporter de la culture scientifique à tous?
  • Le contenu. Dans l'apprentissage des sciences, la didactique a amené à distinguer 3 buts distincts qui ne sont pas toujours clairement conscients pour les enseignants : 
    • Apprendre des sciences : c'est à dire faire du disciplinaire
    • Apprendre autour des sciences :épistémologie, histoire des sciences, relations entre science et société
    • Apprendre à faire des sciences : démarche expérimentale
  • Les méthodes d'apprentissage qui vont être mises en œuvre. Ici l'auteur explique différents exemples, mais ça n'est pas très clair, et je ne suis pas sure qu'il soit exhaustif...
    • Cours magistral, construit et cohérent
    • Discovery learning : à la mode dans les années 60-70 mais qui s'est révélé peu efficace
    • Inquiry learning : démarche expérimental/projets expérimentaux
    • Activités autour du langage : discussions, débats... 
    • Démonstration ex cathedra par l'enseignant
    • Activités liés à l'informatique
    • Recherche de documentation
  • L'évaluation des élèves : cette partie n'est pas développée dans cet article
  • L'évaluation des enseignements : cette partie n'est pas non plus développée dans cet article. 
J'ai l'impression qu'il y a un relatif consensus sur la nécessité d'un curriculum cohérent dans une formation, et que l'apprentissage des sciences ne se résume pas à l'apprentissage de connaissances disciplinaires dans les sciences. Pour le reste, c'est encore assez flou. 

Je n'ai pas développé ici 2 autres points développés dans l'article :
  • La nécessité de faire émerger les connaissances naïves des étudiants (ce qui fera l'objet d'un prochain article)
  • Toutes les choses auxquelles on ne pense pas mais qu'apportent les approches expérimentales en sciences ('hands and mind on')

Didactique des sciences...


La didactique est l'étude des questions posées par l'enseignement et l'acquisition des connaissances dans les différentes disciplines scolaires, voilà la belle définition de Wikipédia. 

Depuis quelques temps je commence à m'intéresser à cette discipline. En effet, quand il s'agit de parler d'école, de comment enseigner, on a tous plein de grandes et de belles idées plus ou moins liées à notre passé d'élève, à nos expériences... Et du coup, comme je n'aime pas trop avoir l'impression de  réinventer l'eau tiède, j'ai choisi de rencontrer A.T., une didacticienne de la physique directrice de recherche au CNRS, que j'ai trouvée très intéressante. Elle m'a passé quelques revues à lire suite à notre discussion. C'était un peu ardu car le style est très différent de celui utilisé dans les sciences dures : c'est plus compliqué de savoir ce qui a réellement été démontré, ce qui est le point de vue de l'auteur, mais globalement c'était très intéressant, ça soulève de bonnes questions, et ça m'a donné envie d'en lire davantage. Les études que j'ai lues étaient assez ciblées sur la physique et les sciences expérimentales qui sont les plus proches de mes préoccupations actuelles. Je pense donc profiter du support du blog pour partager un peu mes lectures et mes interrogations à ce sujet...

dimanche 6 mai 2012

samedi 5 mai 2012

Avez-vous déjà vu un arc en ciel?

Oui, parce que Lewin, il fait la différence entre voir et regarder. (to see and to look)...  J'ai regardé le cours de Lewin hier, et aujourd'hui, sur le site de météo-lyon je tombe sur cette magnifique photo! 

Donc vous devriez voir ... :
  1. Qu'il y a 2 arcs-en-ciels
  2. Que celui de l'intérieur ça va du bleu au rouge, alors que celui de l'extérieur, ça va du rouge au bleu....
  3. Que c'est très lumineux sous l'arc en ciel, et très sombre entre les 2 arcs en ciel... 
 Et si vous vous demandez pourquoi, je vous conseille de visionner le très bon cours de Walter Lewin sur comment rendre l'enseignement vivant...


vendredi 4 mai 2012

Le cours de Walter Lewin

Walter LEWIN
En discutant de manip' de cours avec un collègue, il me parle d'un savant un peu fou au MIT qui a tout un cours de physique en ligne qui relève quasiment plus du show que du cours magistral...!

Je n'ai pas encore tout vu, loin de là! Mais son clip de promo (voir film ci dessous) m'a beaucoup plus, ainsi que la page web du MIT où on peut retrouver tous ces cours filmés en ligne...!


Voilà le lien vers un article enthousiaste du New York Times

Quelques conclusions dans cette histoire :
  • L'enseignement dans le supérieur si il est mis en valeur peut contribuer au rayonnement d'une fac
  • Il lui faut en moyenne 25h de préparation pour une heure de cours, ça va rendre notre sarko national malade si il apprend ça
  • On peut passionner même des non physiciens avec un cours pareil! 
  • Il y a un certain avenir aux manips de cours!