lundi 1 octobre 2012

C'est quoi le but des TPs?

Goniomètre avec prisme
 Oui, parce que quand j’encadre une séance de TP, je me demande parfois où l’on va, qu’avait dans la tête celui qui a rédigé l’énoncé du TP, quelle est la place de ce TP dans le curriculum de telle ou telle formation… J’ai récemment posé cette question au responsable de l’UE dans laquelle j’interviens, sa réponse fut assez déroutante :
 
Les objectifs visés des TPs : être solide sur les bases via la pratique expérimentale en particulier donc.  Autrement dit, ceux qui sont à l’aise avec le formalisme sont invités à adopter résolument une démarche expérimentale. Inversement, ceux qui ne sont pas à l’aise avec le formalisme, sont invités à comprendre les lois étudiées à partir d’une démarche expérimentale, tant la pratique expérimentale sera essentielle pour la compréhension de leurs futurs élèves !

Si on lit les programmes et la mode actuelle, on doit faire pratiquer la démarche expérimentale aux élèves. Dans les BO, la signification de la démarche expérimentale est claire, dans la réponse ci-dessus, ça me semble être très proche de la simple manipulation. Bref, ça veut dire qu’on doit toujours les faire se comporter en apprenti-chercheurs qui observent des phénomènes, se questionnent, proposent des hypothèses, mettent en œuvre un protocole pour vérifier leurs hypothèses, confrontent les résultats à leurs hypothèses, concluent ou en proposent de nouvelles. Bon, on aura compris, il ne faut surtout pas que l’étudiant ait un énoncé clé en main parce que c’est mal, d’autant plus qu’en général, c’est ce dont ils sont demandeurs, nos étudiants fainéants qui n’ont rien compris alors que nous si.
Donc on fait quoi ? Et bien on propose à nos étudiants un énoncé très succinct, voir complètement vide, avec une liste du matos, une liste de proposition d’expérience et une bibliographie et on se dit : bah voilà, hip hop c’est fait, ils n’auront pas d’autre choix que de pratiquer une démarche expérimentale. Je pense qu’on est là dans un simulacre de situation adidactique (en rapport avec les théories de type constructivistes à la Brousseau dans laquelle l’élève en se confrontant au milieu va développer des connaissances (déjà ça c’est pas gagné), mais en plus va poursuivre une démarche d’investigation).
Et qu’est-ce qu’il se passe en pratique pendant la séance ? Et bien nos étudiants sont bien sages, ils vont chercher la biblio qu’on a donnée, qui est remplie de protocoles ultra détaillés (prendre une résistance de 52 W, brancher en série un condensateur…) sans justification du choix des composants qu’ils vont suivre à la lettre, en cherchant de manière très artificielle à faire un calcul d’erreur à la fin, car on leur a dit que sans ça en physique, point de salut !
Bref, on prépare nos élèves pour le concours du CAPES, dans ce cadre leur apprendre à chercher dans des livres les monstrations qu’ils peuvent faire dans le cadre des montages qu’ils auront à présenter à l’oral peut se justifier. Dans cette optique, ils choisissent quelques manips qu’ils bachotent, et en ça ils préparent l’épreuve de montage du CAPES de physique-chimie.
Mais ce faisant on ne forme pas vraiment nos futurs enseignants. En particulier, prenons l’exemple du TP sur les lentilles et la formation des images. On va leur demander de mesurer des distances focales, des grandissements lors de montage à une ou 2 lentilles. Sur leur compte-rendu, on trouvera la copie du protocole du Duffait, leurs mesures, leurs barres d’erreurs dont ils ne comprennent pas le sens ni la raison d’être. 

Alors on fait quoi ? À court terme en ce qui me concerne, pas grand-chose, car je ne veux pas froisser le reste de l’équipe enseignante. Du coup je vais profiter de cette année pour réfléchir petit à petit à comment concevoir 4 séquences de TP (2 en M1, et 2 en M2) pour amener nos étudiants à préparer le concours du CAPES et à devenir des bons physiciens et des bons enseignants. Je proposerais ça au compte-gouttes au reste de l’équipe et on verra si on peut en tirer quelque chose.

L’exemple de l’ENS Lyon : Tout n’est pas bon à l’ENS, ça c’est le moins qu’on puisse dire. Cependant je dois reconnaître la qualité de la démarche de l’UE de physique expérimentale en L3, que je trouve innovante. Cette UE est découpée en plusieurs cycles :
  1. TPs d’introduction : il s’agit de TP à protocoles détaillés dont le but est la découverte et la prise en main du matériel disponible à l’ENS ainsi que la remobilisation des connaissances déjà vu en L1 et L2. 
  2.  Mini-projets : il s’agit de TPs portant sur l’étude d’un phénomène physique sur 3 séances de 4h que les étudiants ont vu, ou pas, en cours. L’énoncé est assez succinct, quelques idées de manipulations, cependant en général, il n’est pas évident de trouver un protocole tout fait qui soit réalisable au labo. On demande ensuite aux élèves de présenter leurs résultats comme ils le feraient à l’issue d’un stage. Il faut noter que les enseignants n’attendent absolument pas une réponse type à chacun des TPs, plusieurs mesures sont faisables, ce sont les étudiants qui choisissent, et du moment que c’est bien fait tout est recevable. C’est peut être cette partie-là qui est encore discutable pédagogiquement, car la ligne des énoncés n’est pas très claire et les différents mini-projets sont très inégaux. 
  3.  Les projets qui se déroulent sur 6 séances de 4h. Les élèves choisissent eux-mêmes le phénomène qu’ils souhaitent étudier (en général un travail de recherche déjà publié, une article d’AJP…), ils ont à leur disposition tout le matériel disponible en enseignement au département de physique, ils proposent leurs protocoles… L’évaluation se fait avec un rapport écrit et une soutenance orale.
Au master enseignement, il ne s'agit pas de former des chercheurs, cependant je pense qu'il faut repenser toute l'organisation des 4 modules de physique expérimentale. ... Post à venir sur le sujet!

lundi 24 septembre 2012

Légendes urbaines!



Il y a une légende qui veut qu'un chercheur qui réfère un autre chercheur, ou pire qui rapporte une thèse, fasse une jaunisse si ses articles ne sont pas cités dans le travail qu'il a à référer. 



...



Il m'aura fallu attendre la fin de ma troisième année de thèse pour découvrir la triste véracité de cette légende, encore valable quand le dit chercheur est mondialement reconnu et est à l'avant-veille de prendre sa retraite!

Un M2 de plus

Comme je m'ennuie un peu en cette rentrée, que je me lève à 6h tous les matins et que ça ne suffit pas à abattre la pile des dossiers urgents, je me suis lancée dans l'aventure d'un deuxième M2 (oui, j'en ai déjà un répondant au doux nom de Physique : concepts et application). Mais comme j'entends déjà maman râler, je vous rassure tout de suite, comme je suis quelqu'un de très raisonnable, je vais prendre 2 ans pour valider ce master. 

Au programme :
  • Histoire et philosophie des sciences
  • Didactique des sciences
  • Sciences et sociétés : comprendre et communiquer les questions socialement vives
  • Méthodologie de la recherche en didactique
  • Didactique de la physique
  • Anglais (pour passer un diplôme d'anglais niveau B2 nécessaire à la validation du master)
  • Stage de recherche et mémoire
En vert ce que je fais cette année, sachant que je compte faire le mémoire sur 2 ans. La difficulté est que j'ai beaucoup de cours/TP qui sont sur les heures d'enseignement de ce master, il faudra donc qu'avec les power-point des intervenants je me fasse ma sauce...

Sur le blog, je vais essayer de tenir à jour quelques petites notes pour partager ce que j'apprends!

mardi 4 septembre 2012

Limonov - Le roman


Tom est fan de Russie, j'avais entendu une interview de Carrère à FI et j'avais trouvé le personnage de Limonov très jamebondesque. J'ai donc acheté le livre écrit par Emmanuel Carrère à Thomas à la dernière rentrée littéraire. 

Et puis cet été on fait 8h de voiture, il faut bien choisir quelques romans. Je choisis donc ce Limonov qui a en plus eu le prix Renaudot cette année.

Drôle d'expérience que ce livre : 
  • ça n'est pas seulement le récit de la vie de Limonov, récit déjà décrit au fil des livres du-dit Limonov. Ce texte a donc un petit côté compile : le meilleur de Limonov, d'autant plus que l'auteur n'a pas cotoyé tant que ça le héros dont il brosse le portrait. Mais l'essentiel n'est pas là, le but de ce livre ne semble en fait pas être le récit de la vie de Limonov.
  • ça n'est pas non plus seulement un prétexte pour nous faire revisiter toute l'histoire de Russie, même si cet aspect est très bien traité, on se laisse en effet croire que l'on a compris l'âme russe, qui remplace le rap par la poésie, qui gaspille le gaz offert par le parti, qui boit 3 jours d'affilée, qui a honte de son passé, et encore plus honte d'avoir honte de son passé et rêve de fierté nationale retrouvée... 
  • c'est surtout une réflexion sur ce qui meut certains hommes, l'auteur ( E. Carrère), Limonov, et tous les anciens enfants lecteurs de livres d'aventure, de livres où des quidams, d'une intelligence supérieure, finissent comme des héros... Le fait est que la plupart de ces anciens enfants comprennent un jour la naïveté de cette envie d'écraser les autres, de se battre pour être le premier, le meilleur, celui que l'on reconnait, et se contentent de ce qu'ils ont et jouissent de leur vie posée, sécurisée au contact de proches, d'une famille, en continuant à rêver d'aventure au côté de ceux qui continuent à courir l'aventure, en quête d'on ne sait quelle reconnaissance, de quelle volonté d'être le premier, le meilleur, le plus reconnu... On retrouve je pense ces caractères parmi ceux qui veulent se distinguer par leur réflexions, par leur qualités physiques, par leur beauté, ou que sais-je, enfin par tous les compétiteurs...
    Mais quelle est la meilleure place? Celle qui forge les sportifs de haut niveau, les intellectuels, les carriéristes (sans mauvais jeu de mot), tels Julien Sorel dans le Rouge et le Noir? Ou ceux qui profitent d'une vie simple, sans lauriers ni adrénaline, mais sans stress, sans compétition, tels Candide qui cultive son jardin...?
    On retrouve un peu les deux personnages Narcisse et Goldmund qui m'avaient beaucoup fait réfléchir plus jeune. Mais Hesse ne raconte pas la frustration de celui qui veut courir le monde et qui n'y parvient pas, comme Limonov qui végète dans un parti auquel il ne croit pas trop, icône d'une bande de jeunes, maigre consolation des rêves après lesquels il a couru. Pour un héros, combien de vies gâchées par la frustration?
Au final, je trouve qu'il s'agit plutôt d'un livre plutôt sur l'introspection de l'auteur quand il découvre la carrière de Limonov qu'il avait côtoyé lors de ses jeunes années. J'ai trouvé beaucoup de résonances à cette lecture dans ma propre introspection pendant ces 8 heures de clio à traverser la France.

dimanche 8 juillet 2012

Les savanturiers... et Cédric Villani

J'écoute France Inter... Et j'adore cette émission...
Surtout aujourd'hui... :)
 Vous pouvez retrouver les émissions ici : 


Mathématicien et communicant...
Au bon sens du terme
Et en plus sur la photo, c'est de la physique derrière ;)


vendredi 22 juin 2012

vendredi 15 juin 2012

Illustrator Trick

Et voilà la figure finie!

Bon, en pleine période de rédaction de thèse, je bidouille sur Illustrator... Ce que j'aime bien faire sur mes figures matlab que j'ai sauvées en .eps, c'est rajouter des symboles sur les courbes déjà existantes. Bon, vous allez me dire que normalement on fait ça directement en Matlab, oui, certes, mais quand on un plot avec beaucoup beaucoup beaucoup de points, pour que ça soit joli, il faut échantillonner, donc il faut échantillonner l'abcisse, l'ordonnée, retracer la figure, étouça...

Bref, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?!!

Étape 1 : Donc pour commencer, on cherche dans les calques (layers en anglais) la courbe sur laquelle on veut mettre les jolis symboles 
Étape 2 : On clique juste sur clipping, et on le supprime (au passage ça évite que quand on clique n'importe où sur la figure, ça sélectionne toutes les courbes qui trainent dans le coin)

Étape 3 : Il faut transformer le compound path en un path tout simple. Pour ça on commence par sélectionner le compound path, puis aller dans object<compound path<release, ce qui va nous créer plein de petits paths dans un groupe
Étape 4 : On va transformer tout ces petits paths en 1 path en faisant : object<path<join. On termine l'opération en dupliquant la courbe obtenue par un ctrl+c suivi de ctrl+f

Étape 5 : On va créer le blend (ça c'est bien expliqué dans tous les tutoriels classiques). C'est à dire qu'on choisit le symbole que l'on veut mettre, on en crée 2. Dans Object<blend<options, on choisit steps et on choisit le nombre de symbole que l'on va vouloir mettre sur sa courbe.
Puis on sélectionne les 2 objets identiques et puis on va dans object<blend<make, et le tour est joué, on a 20 cercles accolés

Étape 6 : il ne nous reste plus qu'à mettre nos cercles sur notre courbe en sélectionnant le blend et le path et utilisant la commande replace spine (qui ne marche qu'avec un path, pas avec un compound path... grrrr!)