lundi 11 février 2013

Substantialisation et synthèse additive des couleurs

Quand la lumière est comprise comme la matière
Ce WE j'ai lu le livre de Laurence Viennot : Raisonner en physique, la part du sens commun. Dans ce livre l'auteure décrit comment le sens commun est souvent un obstacle pour la compréhension de la physique de niveau lycée. Plutôt que de faire un catalogue abscons des différents obstacles répertoriés dans la littérature (ce qui à mon niveau me paraissait déjà très intéressant), elle regroupe les obstacles selon leur nature. 

Un dénominateur commun à un certain nombre d'obstacles est la substantialisation. C'est à dire le fait de donner corps, substance et existence matérielle à ce qui n'en a pas, comme la chaleur qui s'écoulerait et se transmettrait d'un corps à l'autre, le rayon lumineux que l'on peut voir depuis le côté, la couleur de la lumière... 

La couleur de la lumière? 

Je n'ai jamais vu cet obstacle à l’œuvre, mais je n'ai jamais enseigné la synthèse additive des couleurs. D'après les études de didactique, le sens commun fait dire à des enfants (des adultes aussi?) que si on fait se croiser 2 faisceaux laser rouge et vert, et bien les faisceaux laser changeront de couleur après leur croisement, comme le feraient 2 encres. La couleur de l'un a en quelque sorte salit l'autre.
L'enfant attribue là une substance à ce qui n'en a pas, à savoir la couleur d'un faisceau lumineux.

C'est un exemple parmi d'autres du phénomène de substantialisation des concepts, pour mieux les appréhender. Le sens commun fait alors obstacle à la compréhension de la théorie de la synthèse additive des couleurs.

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