Il y a un mois ou deux, je m'étais commandé 3 livres pour le master de philo-didactique des sciences. Parmi ces 3 livres, Bachelard, car j'aimais beaucoup la notion d'obstacle, de connaissances naïves, mais je crois que je mélangeais un peu tout. Je ne l'ai pas lu tout de suite car l'écriture n'est pas des plus faciles à suivre, et ça n'était peut être pas le plus "rentable" vis à vis de l'examen de didactique qui approchait.
Quand je l'ai commencé, j'ai d'abord été très déçue : quoi?! ouvrir un livre de philo pour lire le mot psychanalyse à toutes les pages?! Bon, après quelques dizaines de pages, je dois admettre qu'en fait je n'ai pas été trop gênée par les les attitudes que j’abhorre dans les discours de psychanalystes, ouf, il faut l'entendre comme analyse tenant compte de la psychologie des faiseurs de la science.
Ensuite, le ton est désagréable, très jugeant et très négatif sur les gens qui ont fait de la science avant le XIXème siècle ; et moi qui m'attendais naïvement à un ouvrage de didactique (oui, c'est écrit épistémologie au dos, mais comme j'ai du mal à voir ce que ça veut dire, et que j'ai entendu parler d'obstacle épistémologique à toutes les sauces dans mes cours de didactique, ben je m'attendais à autre chose), j'ai été déçue, et il m'a fallu 150 pages avant de lire l'ouvrage pour ce qu'il était : un ouvrage d'épistémologie, juste avant que le dernier chapitre ne verse finalement dans la didactique! Quand j'aurais un peu plus de bouteille je m'avancerai sur une critique de sa philosophie qui, je trouve, donne une vision assez négative et un brin culpabilisante de la science...
En quelques mots, Bachelard considère qu'il y a eu une rupture dans l'histoire des sciences expérimentales autour du XVIII-XIXème siècle, quand la physique devient mathématique et l'alchimie chimie. Il y a les esprits pré-scientifiques avant cette période, et scientifiques après cette période. Dans les analyses que j'ai lues, il semble que Kuhn se soit inspiré de Bachelard pour définir la notion de paradigme.
Il s'intéresse à la formation de l'esprit scientifique en deux objectifs qu'il entremêle :
Il s'intéresse à la formation de l'esprit scientifique en deux objectifs qu'il entremêle :
- Quels sont les obstacles que l'esprit doit dépasser pour devenir scientifique. Ces obstacles, tirés de l'histoire des sciences et de l'épistémologie sont appelés obstacles épistémologiques
- L'expérience première
- La connaissance générale
- La connaissance unitaire et pragmatique
- L'obstacle substantialiste
- L'obstacle animiste
- Les obstacles de la connaissance quantitative
- Il cherche aussi à connaître les moteurs présents derrière ces obstacles, les valorisations affectives qui trompent l'esprit pré-scientifique. Il livre alors une analyse d'obédience psychanalytique
- Il livre en particulier une psychanalyse du réaliste (désir de possession et de richesse)
- L'obstacle animiste est relié à un centrage sur l'homme et la vie : digestion, procréation...
Table des matières :
- La notion d'obstacle épistémologique
- Le premier obstacle : l'expérience première
- La connaissance générale comme obstacle à la connaissance scientifique
- Un exemple d'obstacle verbal : l'éponge
- La connaissance unitaire et pragmatique comme obstacle à la connaissance scientifique
- L'obstacle substantialiste
- Psychanalyse du réaliste
- L'obstacle animiste
- Le mythe de la digestion
- Libido et connaissance objective
- Les obstacles de la connaissance quantitative
- Objectivité scientifique et psychanalyse