Pourquoi j'ai acheté ce livre au détour de l'été dernier? Bonne question. Peut être car le nom de l'auteure avait pour moi une saveur de féministe intello éclairée? Toujours est il que j'ai dévoré cet ouvrage, qui a commencé d'abord par me brosser dans le sens du poil en justifiant que l'on peut ne pas vouloir d'enfant pour de bonnes raisons, souvent meilleures que celles pour lesquelles on veut un enfant, et qui m'ont, à voir mon entourage, plutôt convaincue que ça n'était pas particulièrement glorieux, même si on veut nous faire croire le contraire...
Quand une femme qui a un problème physiologique veut absolument un enfant, on lui explique qu'il faut faire de nécessité vertu, que la nature l'empêche de procréer et qu'elle doit apprendre à en faire son deuil, à accepter.
D'un autre côté, quand une femme, à 35 ans, n'a pas d'enfant, on se demande ce qui lui arrive. La psychanalyse fournit tout un tas de clichés sur le sujet. Il y a, dans la société, une tendance à considérer comme anormales les femmes qui ne veulent pas d'enfant, à supposer par exemple qu'elles ont eu une enfance minée. Comme si celles qui font des enfants avaient toutes eu une enfance magnifique. Les femmes qui peuvent avoir des enfants et n'en veulent pas sont suspectes.
Elles sont l'objet de pressions amicales, dont souvent celles de leurs parents qui "voudraient bien un petit-enfant". Je pense que les femmes qui décident de ne pas avoir d'enfant réfléchissent plus à la question que celles qui font des enfants sans se demander pourquoi. On devrait leur en être reconnaissant. Je ne dis pas que ces choix sont purement rationnels. C'est très complexe. Mais je combats toutes les explications qui sont directement ou indirectement issues d'une problématique naturaliste.
Quelques idées mal reformulées que j'ai gardé de la lecture de ce livre :
- Il y a quand même plus de mauvaises raisons que de bonnes pour avoir/vouloir des enfants (même si ça n'est peut être pas si grave, vu tous les enfants qui sont là pour de mauvaises raisons et qui ne sont pas finalement tous dépressifs à 2 doigts de se suicider...)
- La société actuelle nous martelle un modèle de mère parfaite qui allaite, nourrit bio, stimule l'esprit créatif des enfants... à laquelle il faut se conformer, sinon, on fera de mauvais enfants futurs malheureux... Welcome l'enfant roi et la culpabilisation à outrance. Dans la tête de beaucoup de femme se dessine donc le raisonnement suivant : si je ne peux pas me conformer au modèle, vaut mieux rester sans enfant...
- Si en France on continue d'avoir un taux de natalité plus élevé que nos voisins avec leurs politiques pro mère au foyer et temps partiels, c'est justement parce qu'on croit encore que l'éducation des enfants doit être pris en charge par la société (crèche, maternelle...) et pas QUE par la mère ou l'un des parents...Et que donc on ne demande pas aux femmes de choisir entre vie professionnelle/artistique/de femme et vie de mère.
- Les politiques familiales qui paient la femme au foyer (on pourrait presque parler de salaire : élever des enfants est le métier naturel de la femme, si en plus elle est payée pour, pourquoi vouloir aller travailler hors du domicile conjugal? ) sont en fait des polituqes qui renvoient la femme à la figure de mère au foyer, vive le progrès!